Disposons notre cœur pour accueillir la prévenance de notre Mère qui (coup sur coup pourrait-on dire) vient aujourd’hui éclairer et réchauffer nos cœurs ; comme elle le fit à Beauraing puis à Banneux, alors que le monde sombrait dans le chaos de toutes les violences.
Cette fois-ci, Marie ne choisit pas un lieu à l’écart du monde pour se manifester. Au contraire, ce sera en plein cœur de la vie d’un bourg, dont le nom (beau-rien) dit son « peu d’intérêt »…
Elle apparaît dans une rue principale et dans le bruit, à proximité du trafic ferroviaire. Cela n’évoque-t-il pas notre monde actuel et, en particulier : notre vie agitée par toutes sortes de bruits et d’occupations trépidantes ?
Dans un 1er temps, Marie apparaît, lumineuse, se promenant au-dessus du pont du chemin de fer qui enjambe la rue.
Seuls, les 5 enfants (qui, pour le moment s’amusent) la verront …de loin !
Notre Mère ne cesse d’être le reflet de Dieu et, par son attitude, comment ne pas reconnaître le Père de Miséricorde qui guette le retour de son fils égaré dans le monde…
Ne se tient-elle pas comme toute personne qui attend l’arrivée du train et qui espère en voir descendre ses proches ?
Et nous, que voyons-nous ?
Qu’est-ce donc que ce train si ce n’est notre vie dans son déroulement quotidien ?
Voyageons-nous « seuls », sans but, portés par l’agitation générale, constamment distraits…
Ou bien notre cœur se réjouit-il de se savoir aimé au point d’être attendu et accueilli ?
C’est un soir de fin novembre. D’ailleurs, toutes les apparitions se passent en soirée, en une saison où les nuits sont les plus longues. La soirée annonce le temps de pause et de repos, dans l’attente de la lumière qui reviendra au matin…
Comment ne pas reconnaître le récit des jeunes filles endormies près de leurs lampes, qu’elles tiennent prêtes à être rallumées afin de ne pas s’égarer…
Et nous, savons-nous lire -dans le choix de Marie de se manifester à la tombée de la nuit- une invitation à retrouver l’intimité du cœur à cœur avec Jésus et sa Mère ?
Savons-nous fermer la porte aux illusoires sollicitations de notre temps et entretenir la lumière reçue à notre Baptême?
Maintenant que les enfants (qui ont quitté leurs jeux) sont devenus attentifs, Marie se rapproche d’eux.
Toujours patiente et maternelle, elle attend que nous cessions de brasser de l’air afin de devenir réceptifs. Elle signale alors sa présence par une brise légère.
Ses visites sont sans ordre apparent et nous enseignent que ce n’est pas nous qui en décidons. Par contre, Marie reste présente tout le temps des Ave, elle ne part jamais au milieu d’un chapelet…
Et nous, savons-nous demeurer « présents » au sens des paroles que nous prononçons dans nos prières ?
Savons-nous ne pas nous éparpiller dans les préoccupations inutiles, en laissant notre imagination nous distraire, tandis que nous prions ?


