La Vierge invite les enfants à faire des sacrifices. Le terme aujourd’hui nous fait difficulté. A l’heure où chacun cherche plutôt son épanouissement personnel, on n’aime pas faire des « sacrifices ». Il faut pourtant bien comprendre ce terme. Il n’a rien de masochiste … Il invite à se donner, à s’offrir.
Saint Paul nous rappelle qu’il y a deux logiques de vie : soit on se centre sur soi, on ne pense qu’à soi, on ne vit que pour soi, que pour ses intérêts, et on fait vite l’expérience que le vrai bonheur n’est pas au rendez-vous, soit on se décentre.
On s’offre à Dieu et aux autres et là, le Christ nous promet la vraie vie, celle qui ne déçoit pas : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perd sa vie à cause de moi et de l’Evangile, la sauvera » (Mc 8,35). C’est là la vraie conversion, la véritable « pénitence » à laquelle nous sommes appelés.
Cet appel à nous donner nous aussi nous fait, en réalité, participer à l’offrande du Christ qui, sur la Croix, s’offre pour le salut du monde. Par notre combat spirituel, par notre lutte contre le péché et les forces du mal, nous participons à la Rédemption, nous apportons notre contribution à la Passion du Christ, nous vivons pleinement la Communion des Saints.
Le message de Fatima ne gomme pas ce que peut avoir de dramatique l’œuvre de la Rédemption présente dans le monde. Mais il nous invite à y participer et fortifie notre espérance en nous redisant la victoire du Ressuscité sur les forces du mal et de la mort.
Et nous ? Quand l’épreuve nous atteint, avons-nous le « réflexe » denous tenir près de Marie au pied de la Croix ?
Avons-nous la pauvreté de déposer notre faiblesse entre ses mains maternelles ; convaincus que toute souffrance personnelle est participation à celles du Sacré-Cœur de Jésus, ici et partout ?
